15ème dimanche temps ordinaire
Souvenir du prophète Élie qui a été enlevé au ciel et qui a laissé son manteau à Élisée.
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15ème dimanche temps ordinaire
Souvenir du prophète Élie qui a été enlevé au ciel et qui a laissé son manteau à Élisée.
Première lecture
Genèse 18,1-10
Aux chênes de Mambré, le Seigneur apparut à Abraham, qui était assis à l'entrée de la tente. C'était l'heure la plus chaude du jour.
Abraham leva les yeux, et il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui. Dès qu'il les vit, il courut à leur rencontre depuis l'entrée de la tente et se prosterna jusqu'à terre.
Il dit : « Mon seigneur, si j'ai pu trouver grâce à tes yeux, ne passe pas sans t'arrêter près de ton serviteur.
Permettez que l'on vous apporte un peu d'eau, vous vous laverez les pieds, et vous vous étendrez sous cet arbre.
Je vais chercher de quoi manger, et vous reprendrez des forces avant d'aller plus loin, puisque vous êtes passés près de votre serviteur ! » Ils répondirent : « Fais comme tu l'as dit. »
Abraham se hâta d'aller trouver Sara dans sa tente, et il dit : « Prends vite trois grandes mesures de fleur de farine, pétris la pâte et fais des galettes. »
Puis Abraham courut au troupeau, il prit un veau gras et tendre, et le donna à un serviteur, qui se hâta de le préparer.
Il prit du fromage blanc, du lait, le veau que l'on avait apprêté, et les déposa devant eux ; il se tenait debout près d'eux, sous l'arbre, pendant qu'ils mangeaient.
Ils lui demandèrent : « Où est Sara, ta femme ? » Il répondit : « Elle est à l'intérieur de la tente. »
Le voyageur reprit : « Je reviendrai chez toi au temps fixé pour la naissance, et à ce moment-là, Sara, ta femme, aura un fils. » Or, Sara écoutait par-derrière, à l'entrée de la tente.
Psaume responsorial
Psaume 14 (15)
Seigneur, qui séjournera sous ta tente ?
Celui qui se conduit parfaitement,
qui agit avec justice
et dit la vérité selon son cœur.
Il met un frein à sa langue.
Il ne fait pas de tort à son frère
et n'outrage pas son prochain.
À ses yeux, le réprouvé est méprisable
mais il honore les fidèles du Seigneur.
Il ne reprend pas sa parole.
Il prête son argent sans intérêt,
n'accepte rien qui nuise à l'innocent.
Qui fait ainsi demeure inébranlable.
Deuxième lecture
Colossiens 1,24-28
Maintenant je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous ; ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l'accomplis pour son corps qui est l'Église.
De cette Église, je suis devenu ministre, et la mission que Dieu m'a confiée, c'est de mener à bien pour vous l'annonce de sa parole,
le mystère qui était caché depuis toujours à toutes les générations, mais qui maintenant a été manifesté à ceux qu'il a sanctifiés.
Car Dieu a bien voulu leur faire connaître en quoi consiste la gloire sans prix de ce mystère parmi toutes les nations : le Christ est parmi vous, lui, l'espérance de la gloire !
Ce Christ, nous l'annonçons : nous avertissons tout homme, nous instruisons chacun en toute sagesse, afin de l'amener à sa perfection dans le Christ.
Lecture de l'Évangile
Alléluia, alléluia, alléluia.
Hier, j'ai été enseveli avec le Christ,
Aujourd'hui je ressuscite avec toi qui es ressuscité.
Avec toi j'ai été crucifié,
souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton Royaume.
Alléluia, alléluia, alléluia.
Luc 10,38-42
Chemin faisant, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut.
Elle avait une sœur appelée Marie qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.
Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m'ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m'aider. »
Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t'agites pour bien des choses.
Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »
Alléluia, alléluia, alléluia.
Hier, j'ai été enseveli avec le Christ,
Aujourd'hui je ressuscite avec toi qui es ressuscité.
Avec toi j'ai été crucifié,
souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton Royaume.
Alléluia, alléluia, alléluia.
Homélie
L'Évangile nous emmène avec Jésus à Béthanie, dans la maison de Marthe et Marie. Nous savons par l'Évangile de Jean que c'était un lieu cher à Jésus. Il y séjournait souvent, surtout lorsque les querelles avec les Pharisiens se durcissaient et que l'hostilité à son égard grandissait. L'amitié, l'accueil de cette famille l'a aidée, l'a soutenu. Toutes les maisons, toutes les communautés des disciples de Jésus devraient faire de même. C'est une indication précieuse aussi à cette époque, où nous voyons grandir la méfiance et les rejets, les conflits et les guerres, proches et lointains, si nombreux que nous en oublions la plupart. La maison de Béthanie nous rappelle l'urgence de l'accueil et de la rencontre. Une dimension qui s'enracine aussi dans la Bible. Il suffit de penser à ce qui s'est passé à Mamré, un épisode que la liturgie d'aujourd'hui juxtapose à celui de l'Évangile. En voyant les trois pèlerins, Abraham court à leur rencontre, se prosterne à terre et les accueille pour le repas. Quelle distance avec l'hostilité avec laquelle on arrête aujourd'hui les étrangers qui traversent eux aussi le désert ou la mer pour fuir la guerre, la faim ou l'injustice !
L'Évangile incite les disciples à comprendre en profondeur le style et le sens de l'accueil et de la rencontre. L'évangéliste Luc - le seul à relater cet épisode - suggère que c'est Marthe qui l'a accueilli dans la maison : " Une femme nommée Marthe le reçut ". C'est elle qui a dressé la table, même à la hâte. Sa sœur Marie était également présente, " Elle s'était assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole ". Marthe est dépassée par les préparatifs de la table. Jésus ne condamne pas Marthe pour son activisme, mais il veut lui faire comprendre la primauté de l'écoute de la parole de Dieu. D'autant plus que le geste que Marie accomplit est inconcevable à l'époque car les femmes sont exclues de la lecture de la Torah. L'évangéliste est bien conscient qu'avec cette scène, il propose un enseignement novateur. Marie, une femme, est disciple au même titre que les apôtres. Elle montre ce qu'est l'identité du disciple de Jésus. C'est une scène à contempler, à conserver et à ne pas oublier. Le disciple est celui qui écoute. C'est pourquoi Paul pourra écrire plus tard que la foi vient de l'écoute. Écouter la Parole de Dieu est le premier travail du disciple, sa première posture : se tenir aux pieds du maître et l'écouter sans manquer aucune des paroles qui sortent de sa bouche. À Marthe, qui risque d'occulter cette primauté, Jésus rappelle l'essentiel, la seule chose vraiment nécessaire : l'écoute.
La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).
Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".
Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.
Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).
La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.